Etudes hydrogéologiques
La région sahélienne, au sud du Sahara, est une zone aride et faiblement peuplée. Les populations qui y vivent sont constituées d'éleveurs transhumants et populations d'agriculteurs sédentaires. Au Tchad oriental, des conflits, liés au partage des maigres ressources, ont souvent éclaté entre ces deux populations.
L'étude présentée ici a été effectuée dans le cadre du projet d'hydraulique pastorale Almy Bahaïm (littéralement "de l'eau pour le bétail") financé par l'Agence Française de Développement. Un des axes principaux du projet est la prévention des conflits par la création de points d'eau (forages, mares ou micro-barrages) le long des parcours de transhumance.
Il s'agit d'une synthèse des travaux de recherche et d'exploitation des eaux souterraines effectués dans le cadre du projet Almy Bahaïm dans ses phases 1 et 2. L'étude comprend le recensement et l'interprétation des données hydrogéologiques disponibles en juillet 2003 sur la zone d'action du projet. L'objectif de ce travail était de préciser le fonctionnement des différents systèmes aquifères en présence, de manière à appréhender pour chacun d'entre eux le potentiel en terme de ressource disponible et les limites géographiques.
(50 km au nord d'Abéché)
Ci-contre, une vue du paysage, aride ... surtout en ce mois de mai, où après neuf mois de grand soleil, la saison des pluies se fait attendre. Pourtant, bien cachée sous le sable, il existe une (maigre) ressource en eau. Pour les hydrogéologues du projet, la difficulté est bien sûr de la détecter puis de la capter.
- Nord Batha
- Massif du Ouaddaï
- Salamat
- bibliographie
- résultats de la phase 1
- interprétation des forages phase 2
Dans le Nord Batha, la recherche d'eau s'effectue en bordure orientale de la cuvette tchadienne dans des horizons sableux aquifères intercalés entre des couches argileuses, succession géologique datant du Quaternaire ou du Tertiaire (Continental Terminal) et qui constitue le remplissage du bassin d'effondrement.
Les forages sont implantés en limite du biseau sec, terrains de transition stériles qui séparent la cuvette sédimentaire du socle granitique qui affleure à l'est du Tchad.
La pluviométrie y est minime : de 50 à 300 mm/an.
Située sur la frontière est du Tchad, la zone extension est une région de socle cristallin : elle est constituée des hauts plateaux du massif du Ouaddaï et de leur raccordements vers l'ouest à la dépression tchadienne. Le secteur est parsemé de cours d'eau temporaires parfois très encaissés.
La géologie du secteur se caractérise par des roches à dominante granitique imperméables. De ce fait, il n'existe pas de nappe aquifère générale et l'hydrogéologie se résume à des petits aquifères discontinus.
Le contexte hydrogéologique est donc difficile et les chances de trouver une ressource en eau souterraine exploitable y sont classiquement qualifiées de faible.
Le Salamat se caractérise par une nappe continue et des horizons aquifères constitués de niveaux sableux intercalés entre des couches argileuses discontinues.
La synthèse des travaux de reconnaissance montre l'existence d'une nappe phréatique d'extension régionale d'écoulement global du NE vers le SW qui se rencontre dans tous les forages effectués. Le résultat des forages sont satisfaisants avec un débit recherché de 10 m3/h atteint systématiquement, pour des rabattements cependant très variables de 1 à 15 m. En moyenne, la transmissivité approchée de l'aquifère est de 1,3.10-3 m2/s. Les niveaux statiques de la nappe se rencontrent entre 11.40 et 41.10 m/sol.